Dans le cadre de mes formations photos, je vous propose d’approfondir des techniques photos spécifiques. Aujourd’hui, nous aborderons ensemble la réalisation d’images par empilement : Le focus stacking.
La technique du focus Stacking
Cette technique photo vous permet d’obtenir des photos avec un niveau de détail inégalé. Le principe est très simple, il s’agit de stacker – d’empiler – des images ayant une légère variation de la mise au point.
Comment fonctionne le focus stacking ?
Suite à votre prise de vue, votre série d’images sera traitée par un logiciel du type Photoshop – ou un équivalent. Il se chargera d’empiler les différentes photos. Le résultat final sera une image qui bénéficiera, par assemblage, de zones où les détails sont les plus précis.
Pour quel type de photo la technique du focus stacking est-elle utile ?
La plupart du temps, cette technique est utilisée dans le cadre de la macro photographie ou de la proxi-photographie. Elle peut néanmoins être utilisée dans le cadre de photo de paysage pour « démarquer » les zones de profondeur. Dans l’idéal, cette technique s’applique plutôt sur des sujets immobiles.
Pourquoi utiliser la technique du focus stacking ?
Pour tirer parti du meilleur de vos objectifs et donc profiter de leur rendement maximal il faut généralement les utiliser avec des ouvertures comprises entre f/6 et f/9. Malheureusement avec de telles ouvertures, il est rare de pouvoir photographier un objet, un insecte ou un paysage avec une netteté optimale. La technique du focus stacking permettra de combler cette lacune.
Astuce : Utiliser son objectif à f/22 peut faire apparaître des diffractions, ce qui entraîne des franges de couleur – Verte ou violette – disgracieuses qu’il n’est jamais possible de corriger totalement. De même, Il est possible d’utiliser cette technique pour atténuer les taches présentes sur le capteur photo.
Les près requis – que faut-il pour commencer ?
Y a-t-il des près requis au niveau du matériel ?
Cette technique photo ne nécessite pas de matériel spécialisé – dans les premiers temps, tout du moins. Pour obtenir des résultats probants, il vous faut un appareil photo réflex ou hybride, un objectif standard ou macro, et un trépied de bonne facture.
Quel logiciel faut-il pour faire un focus stacking
Le principal logiciel pour réaliser cette technique est le logiciel d’Adobe : Photoshop. Bien sûr il existe bien d’autres logiciels (voir en fin d’article pour découvrir des alternatives), l’avantage de la suite de logiciels Adobe c’est qu’elle est disponible sur Mac comme sur PC.
Comment faire un focus stacking de A à Z
Dans cet article, je vous présente ma méthode – perfectible ? – pour réaliser cette technique photo passionnante. Je ne souhaite pas partir dans un article avec trop de notions techniques, aussi je vais me focaliser sur l’essentiel.
Les premiers réglages pour pratiquer le focus stacking.
Pour tirer parti du meilleur rendement de vos objectifs utilisez votre objectif dans les zones où son rendement est le meilleur, généralement entre f/6 et f/9 – pour optimiser l’effet de profondeur vous pouvez aussi avoir recours à des ouvertures inférieures à f/4.5
Quel type de fichier image utiliser ?
Il est possible de faire un focus stacking avec des images de type jpg ou directement à base de fichier RAW.
Conseil : Le traitement des fichiers Raw sera plus long et monopolisera l’ensemble des ressources de votre ordinateur, soyez patient.
Comment procéder durant la prise de vue ?
- En mode mise au point manuelle : Réaliser la prise de vue – entre 5 et 20 images – en faisant varier la bague de mise au point en commençant par les détails les plus proches de vous.
- En mode mise au point automatique : (Si votre appareil possède l’option d’empilement d’images) Faites la mise au point sur la zone de détails la plus proche de vous, puis rendez-vous dans le menu de votre appareil photo et paramétrez les réglages de votre empilement en choisissant le nombre d’images à réaliser, sélectionnez également l’écart de mise au point entre chaque image. Lancez le processus.
Conseil : pour obtenir un effet whaou ! Je recommande de choisir un sujet qui mêle plusieurs plans répartis de manière uniforme.
Que faire de ma série d’images ?
Importez vos images sur votre ordinateur, puis lancez le logiciel Photoshop. Recherchez le menu FICHIER > SCRIPTS > CHARGER DES IMAGES POUR UN EMPILEMENT. Dans la fenêtre de dialogue, sélectionnez individuellement vos photos ou importez simplement le répertoire qui contient l’intégralité de votre série et validez la demande. Photoshop s’occupera d’ouvrir un nouveau document qui embarquera autant de calques que d’images importées.
Conseil : À titre informatif, avec un appareil photo à 22Mpix l’exportation d’une image dans Photoshop prend 5-6 secondes, qu’il conviendra de multiplier par le nombre de photos concernées par notre empilement.
Alignement-automatique des calques (facultatif)
Comme son nom l’indique, l’alignement consiste à demander à Photoshop d’analyser, un à un, chaque calque et à déterminer leur positionnement et à les aligner en cas de décalage. Comme la procédure est automatique, il y a peu de choses à dire. Pour ce faire, sélectionnez l’ensemble des calques (un calque = une image) puis rendez-vous dans le menu ÉDITION > ALIGNEMENT AUTOMATIQUE DES CALQUES, et validez la fenêtre de dialogue pour réaliser l’action.
Réalisation de l’empilement
C’est à cette étape que l’empilement des images va être réalisé. Sélectionnez l’ensemble des calques (un claque = une image) puis rendez-vous dans le menu EDITION > AJUSTEMENT AUTOMATIQUE DES CALQUES. Dans la fenêtre de dialogue qui apparaîtra, sélectionnez l’option d’empilement.
Allez vous faire un café
Selon la rapidité de votre ordinateur et le nombre d’images en jeu, la réalisation de l’empilement peut prendre entre 5 et 40 minutes, voire bien plus longtemps. Pour éviter trop d’impatience et de frustration face à un ordinateur inutilisable pour une autre application, je vous recommande de vous faire un café et de reprendre la lecture du livre qui traîne sur votre table de chevet. Pas d’inquiétude, votre attente sera récompensée par l’affichage de votre assemblage.
Le résultat de l’assemblage
Après cette longue phase de travail, Photoshop a ajouté un calque en haut de votre pile de calques. Ce calque est la fusion de votre assemblage – Votre focus stacking est là. Si le résultat vous convient, vous pouvez enregistrer votre travail et passer à l’étape suivante (Lightroom).
Ajustement complémentaire des calques (facultatif)
Vous remarquerez également l’apparition de masques de fusion à droite de chacun de vos calques (si la notion de masque de fusion ne vous dit rien, je vous invite à lire ce contenu) grâce à eux, il est possible de corriger certains aspects de l’assemblage de Photoshop – car dans les faits Photoshop commet parfois des erreurs dans l’interprétation et l’assemblage des images, il s’agira donc de jouer avec les zones de « masquage » des masques de fusion pour faire réapparaître certains détails – où en masquer d’autres.
La bascule dans Lightroom
Importer votre fichier Photoshop -psd- dans Lightroom comme vous le feriez pour n’importe quelle image, ajuster l’exposition, la saturation, faites encore varier quelques curseurs pour personnaliser le rendu d’image selon vos envies.
Le résultat final
Après ces différentes étapes de travail, le résultat final est enfin visible 🙂 il ne vous reste plus qu’à parfaire la technique, varier les sujets, explorer des variantes – bref faire travailler votre créativité.
Petite liste des alternatives à Photoshop pour profiter du focus stacking
Comme je vous l’ai précisé plus haut, il existe des alternatives au logiciel Photoshop pour réaliser un focus stacking. Dans la liste ci-dessous je vous propose leur nom accompagné d’un lien vers un article ou une vidéo qui explique l’assemblage avec ces logiciels.
- Affinity photo : [https://youtu.be/zrHNmzTsais]
- Helicon Focus : [https://youtu.be/nUY4W0qqytY]
- Zerenne Stacker : [https://youtu.be/6PeoIrw-baI]
Et pour conclure, un article qui compare ces différents logiciels : [https://lemondeminuscule.com/?page\\\\_id=100]
Conclusion
Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout, si vous avez des questions complémentaires, la zone de commentaires est faite pour vous. Amusez-vous bien.